Sur la route de Memphis (2)

Le soir dans la chambre d'hôtel, je fais l'inventaire du carnage des moustiques, j'ai l'impression d'avoir la varicelle. Et si je continue à camper, il n'y a aucune raison que ça s'arrête! Je repars de Tunica, après avoir fait vérifier la pression des pneus à la station essence. Memphis n'est pas très loin, en principe, je devrai y arriver dans la journée si je ne traine pas. Je roule sur la old highway 61, qui est une route "mythique" de l'histoire du Blues (cf http://www.msbluestrail.org/blues-trail-markers/highway-61-north) Mais 10 miles plus loin, je perds cette route (il semble qu'elle doit s'arrêter par là) et je m'égare dans Robinsonville, qui porte un joli nom pour un drôle d'endroit plein de casinos, mais curieusement vides et inanimés (peut être ça tourne mieux le week end). J'essaie de faire le point dans un subway/station essence, et c'est toujours l'état de grâce car un client épaté tient absolument à régler mes consos.

Échantillon représentatif (cuisse gauche)

Les casinos de Robinsonville

Hommage aux victimes de l'épidémie de fièvre jaune sur le Riverside de Memphis 

Un des 2 ponts qui mène sur la rive Ouest, en Arkansas

Un peu plus loin, j'espère obtenir des infos au Visitor Center, car je n'arrive pas du tout à retrouver un itinéraire correct pour arriver à Memphis, la nouvelle highway 61 a un trafic de plus en plus dense et surtout pas d'accotement. Je n'obtiens pas vraiment de renseignements précis, mais j'en profite pour visiter un nouveau petit musée sur l'histoire du Blues (=blue devils). Un peu plus loin, vers Horn Lake, découragée par la forte circulation, et contrariée de ne pas avoir retrouvé la route préconisée dans mon topo (que j'ai du mal à décrypter, car il décrit l'itinéraire sens nord=>sud alors que je roule dans le sens inverse), je vais de nouveau chercher l'inspiration dans un gobelet de Dr Pepper à une autre station essence, et j'y trouve mes nouveaux sauveteurs, Tom et Carolyn qui viennent juste de fêter leur 50 ans de mariage, et qui viennent discuter avec moi, puis vont chercher des cartes routières plus précises que la mienne, se disputent sur la meilleure manière pour moi d'arriver en ville, et tout ça finit dans leur pickup, on y charge le vélo et en voiture jojo ! Ils sont incroyablement gentils, me disent qu'ils aiment rendre service, que c'est la première fois qu'ils ont l'occasion de rencontrer une Française, et qu'ils n'avaient rien d'autre à faire... En roulant, je réalise tout ce à quoi j'ai échappé, ces entrées de capitale sont redoutables. Mais ils tiennent absolument à me déposer à ma destination, et là, ça devient plus compliqué car j'ai une adresse de RV/campground très difficile à trouver : on tourne pendant 40 mn dans une zone plus que sordide, et finalement on découvre que ce RV park nest plus en activité, envahi par les mauvaises herbes. Ça devient gênant car Tom et Carolyn ne veulent toujours pas m'abandonner, ils proposent de me ramener chez eux pour y passer la nuit (c'est à dire là où on s'était rencontrés, ca m'aurait bien avancée!), puis on finit quand même par trouver un hôtel au centre ville, ça n'a pas été facile, et ils ont vraiment été dévoués jusqu'au bout . Entretemps, ils ont tenu à me montrer le monument des martyrs (de l'épidémie de fièvre jaune en 1878) et d'autres endroits, on fait même une ballade en plein soleil, les pauvres, sur le Riverside. Je suis tirée d'affaire pour cette nuit, c'est jamais facile dans les grandes villes, mais même si hôtel m'a fait un super "discount" (à 110 $ la nuit hors taxes), je ne peux pas passer d'autres nuits là et heureusement j'arrive à réserver un Airbnb plus raisonnable pour les nuits suivantes. Car j'ai vraiment envie de passer plusieurs jours à Memphis, ça a l'air trop bien !

Carolyn et Tom, mes anges gardiens

Le Sleep Inn hôtel