Au départ du Great Harbour campground, grosse déconvenue :
alors que j'avais tout chargé, je m'aperçois que le pneu arrière est à plat. Je
pense que j'ai du choper une épine sur le trail d'hier.
C'est ce que je redoutais le plus, parce qu'à l'arrière je
ne sais pas faire.
Quand je pense que la veille, j'avais visité 2 bike shops !
Pas trop d'autre solution que d'essayer d'apitoyer un
campeur ! Ils sont tellement sympas que j'ai pas eu besoin de pleurer. Je ne
pense pas que celui qui m'a dépanné était habitué à changer une chambre, mais
il s'est surement débrouillé mieux que moi, et en plus il avait un compresseur!
Donc je repars sur lqhighway 35, toujours poussée par le
vent, et heureusement car il commence à y avoir de jolies collines.
Le paysage a vraiment changé, et avec tout ce vert et ces
sapins, on se croirait à la montagne.
Pepin est célèbre pour son lac, mais aussi parce que c'est
le lieu de naissance ... de Laura
Ingalls (oui, celle de "la petite maison dans la prairie", qui a
raconté ses souvenirs d'enfance). Je ne vais pas jusqu'à visiter le musée, mais
j'ai appris quelque chose.
Dans l'après midi entre Stockholm et Maiden Rock, je réalise
que le pneu arrière est encore à plat. Décidément pas de bol, on avait pourtant
bien vérifié l'intérieur du pneu. Je vais m'installer dans un petit parking
avec panorama sur le Mississippi pour réfléchir tranquillement à une
intervention. Une voiture arrive et stationne au moins un quart d'heure avant
qu'un vieux monsieur en sorte et me propose son aide. Il est aussi bon que moi,
et ni l'un ni l'autre nous n'arrivons à revisser la fixation du dérailleur
(pas-de-vis sûrement déformé). Sa femme Carla, très dynamique, prend les choses
en main, déclare que ce n'est pas normal que les magasins de vélo soient fermés
le dimanche avec tous les cyclistes en sortie, et m'embarque avec le vélo
jusqu'au village où se trouve le magasin de vélos le plus proche, .... c'est à
dire celui de Fountain City où j'avais pris une glace la veille, et donc 15
miles AVANT ma dernière étape! Mais c'est plutôt sympa de m'en tirer comme ça
car l'histoire n’est pas finie.
Je m'installe au motel juste de l'autre côté de la route, là
aussi le patron du motel est gentil comme tout, me fait "un prix", et
Carla et Bernard, mes sauveurs, me proposent d'aller manger un morceau. On va
au village, dans un resto irlandais (fish and chips très bons), et je réussis à
les inviter à diner.
Le lendemain, à l'ouverture j'apporte mon vélo au bike shop,
qui se souvient très bien de moi, et l'affaire est faite le temps de boire un
café. Je retourne au motel charger le vélo, saluer tout le monde là bas puis je
retourne au bike shop parce que j'ai oublié de prendre la chambre à air de
rechange.
Et devinez qui est là? Carla et Bernard, venus s'assurer que
tout allait bien pour moi ! Ils habitent Alma et vont faire une course, puis je
les retrouve sur la route : ils voulaient me faire une surprise et tiennent à
m'emmener jusqu'à l'endroit où j'étais en panne la veille, pour que je n'ai pas
à refaire le chemin. Je ne sais pas si vous suivez, car mon récit est assez
laborieux, mais c'est pour montrer à quel point ils ont été adorables et m'ont
si bien aidée. Ils ont 82 et 85 ans, c'est un 2ème mariage et ils ont 12
enfants à eux deux et je ne sais combien de petits enfants et arrière petits
enfants !
D'ailleurs finalement, ils me conduisent jusqu'à Maiden Rock
et cette fois c'est eux qui m'invitent à déjeuner. Comme ils connaissent tout
le monde ici ( ils avaient tenu un bed and breakfast pendant 12 ans ici avant
de prendre leur retraite à Alma), je suis la vedette, et tout le monde sait que
je viens de France, que je suis partie de la Nouvelle Orléans,etc....
On finit par se quitter pour de bon, et je continue la route
qui grimpe de plus en plus, au moins 2 fois je dois descendre pour pousser.
A Prescott, en fin de journée, je me retrouve au Visitor
Center, fermé mais il y a une vue géniale sur la confluence avec la rivière st
Croix. C'est dans un joli parc et je commence à imaginer que je pourrais dormir
là :Il y a des abris, tables et banc,eau, électricité et même wifi !
En attendant la nuit, je grignote un morceau quand arrivent
2 bikers qui viennent discuter: ils m’avaient vue sur la route un peu plus tôt
en train de pousser le vélo. Ils pensent que ce n'est pas une bonne idée de
dormir dans le parc et que je vais me faire virer. Ils me proposent de dormir
dans leur jardin, et comme on a prévu de la pluie dans la nuit, je m'installe
sous leur tonnelle.
Et c'est juste en arrivant chez eux que mon compteur marque
les 2000 MILES !
Incroyable, cette succession de rencontres providentielles,
non?
mon dépanneur de vélo (bras levé) et sa famille |
Le paysage a bien changé |
Nostalgie... de la petite maison dans la prairie |
Carla et Bernard, mes autres sauveteurs de la journée des crevaisons
Barges en teabsit
Au parc de Prescott où j'ai failli passer la nuit
2000 miles et je suis aux portes du Minnesota |
Hospitalité dans le "courtyard" chez Scott et Jamie. Lui est biker mais elle est cycliste, et d'ailleurs, ils reviennent aussi du fameux RABGRAI |
Ah, oui ! ces étapes-là sont tout autre chose. Mais quelle solidarité et générosité ! J’imagine aisément ton bonheur de te voir aussi chaleureusement secourue. Ce sont vraiment de merveilleuses personnes. Finalement… vive les crevaisons ! –lol-
RépondreSupprimerQue la suite de ton périple soit aussi exaltante, bonne route ! Bises, Chantal